Liens entre la Grande-Bretagne et la Bretagne

La Grande-Bretagne et la Bretagne entretiennent des liens anciens et profonds qui ne se limitent pas à une simple ressemblance de nom. Ces relations se déploient à la fois sur le plan historique, avec des mouvements de population et des échanges politiques importants, et sur le plan linguistique et culturel, avec une parenté celtique commune, des traditions proches et un imaginaire partagé autour de la mer, des légendes et de certaines pratiques religieuses et sociales.

Des liens historiques fondés sur les migrations et les pouvoirs

Les liens historiques entre la Grande-Bretagne et la Bretagne remontent principalement au haut Moyen Âge. Entre le Ve et le VIIe siècle, des populations brittoniques fuyant les invasions anglo-saxonnes traversent la Manche et viennent s’installer en Armorique. Elles y apportent leur langue, leurs chefs et leurs structures sociales, au point de donner son nom à la région, désormais appelée Bretagne, par opposition à la Grande-Bretagne restée de l’autre côté de la mer. Par la suite, les ducs de Bretagne entretiennent des relations constantes avec les rois d’Angleterre, faites d’alliances, de rivalités et de mariages dynastiques. Les échanges commerciaux via la Manche, les liens militaires au temps de la guerre de Cent Ans ou encore la présence de ports tournés vers l’Angleterre ont renforcé cette proximité historique, même lorsque la Bretagne s’est trouvée intégrée au royaume de France.

Une parenté linguistique et culturelle d’origine celtique

Sur le plan linguistique et culturel, les rapprochements sont tout aussi nets. La langue bretonne appartient au groupe des langues celtiques brittoniques, au même titre que le gallois et l’ancien cornique, parlés en Grande-Bretagne. Cette parenté se traduit par des ressemblances de vocabulaire, de structure et de sonorités, et explique que l’histoire des langues celtiques se raconte de part et d’autre de la Manche. Les traditions culturelles portent également la marque de cet héritage commun. L’importance des légendes arthuriennes, la place donnée aux saints fondateurs, la musique à base de harpes, de bombardes et de cornemuses, les danses en cercle ou en chaîne, ainsi que certains motifs de l’art religieux et populaire témoignent d’un fonds celtique partagé. Aujourd’hui encore, festivals celtiques, jumelages, échanges artistiques et maritimes prolongent ces liens, en faisant de la Bretagne l’une des régions de France où la proximité avec les îles britanniques reste la plus visible.